Quand ils habitaient dans l'ancienne maison, mes Maîtres ne voulaient pas de chat.

Ils avaient trop peur qu'il se fasse écraser car la maison était presque entourée de routes étroites avec beaucoup de voitures.

Un jour de juin 1999, en fin d'après-midi, ils prenaient le thé dans le petit jardin quand est apparu sortant de la haie un chat siamois  tout maigre.

Ils lui ont donné ce qu'ils avaient c'est à dire du pain et un peu de fromage de chèvre, qu'il a mangé immédiatement.

Persuadés que ce beau chat était à quelqu'un ils ont observé s'il y avait des affiches dans les commerces. Mais rien.

Minou (nom provisoire puisqu'on viendrait le réclamer, mes Maîtres en étaient sûrs)  a très vite pris l'habitude de dormir dans la maison.

Et chaque fois qu'ils s'absentaient mes Maîtres vivaient dans la hantise de ne pas le revoir vivant.

Un jour ils ont eu très peur.

Le soir venu, pas de Minou. Le lendemain non plus.

Mon Maître était allé à la cave et Minou s'était faufilé entre ses jambes sans être vu.

Il était donc enfermé dans la cave où ma Maîtresse a eu la joie de le retrouver deux jours plus tard.

Minou a partagé leur vie jusqu'à la fin août de l'année suivante.

Un samedi matin, c'était le 26 août 2000, Minou est sorti par la chatière. Mes Maîtres sont partis pour la journée aider à un déménagement. Ils ne sont rentrés que vers minuit. Il pleuvait. Pas de Minou dans la maison. Il n'était pas rentré car la chatière était ouverte dans le sens de l'entrée mais bloquée dans le sens de la sortie. Toute la nuit, le moindre bruit était peut-être le bruit de la chatière. Mais non, rien.

Le dimanche matin mes Maîtres ont parcouru le quartier dans tous les sens.

Mon Maître a fait des affichettes avec la photo couleur de Minou, qu'il a scotchées sur les boîtes aux lettres (c'était dimanche et les gens ne regarderaient pas dedans avant le lundi midi au plus tôt) et dans le hall des quelques petits immeubles.

Le dimanche en fin d'après-midi, un voisin, à 30 mètres de chez mes Maîtres, a appelé mon Maître.

"J'ai votre chat".

Il a ouvert la grande poubelle dans son jardin et il a sorti un sac en plastique dans lequel il y avait Minou.

En 7 jours, 340 personnes ont vu l'avis de la disparition de Domino sur chat-perdu.

Et toujours rien.

Pas de nouvelles de Domino.

J'ai dit à Tigri : "Tu vois, Tigri, si tu quittais le jardin, moi, Frimousse, RouXy et nos Maîtres, on serait très inquiets. On devrait passer notre temps à te chercher."

"Et toi, Frimousse," qu'il m'a répondu, Tigri, "tu crois qu'on serait pas inquiets, qu'on te chercherait pas sans relâche ?"

M'énerve, ce Tigri ! M'énerve !

Hier en début de soirée, une charmante personne est venue chez nous.

Elle a arrêté sa Citroën C3 grise dans notre chemin et elle est descendue.

Moi, Frimousse, qui suis le Chat de la Maison, je me suis avancé pour l'accueillir.

"Frimousse," qu'elle a dit !

Quoi ! Je l'avais jamais vue et elle me connaissait !

J'ai eu l'explication un moment après : c'est Chat Beauté qui lui a indiqué le Blog de Frimousse.

Tout s'explique.

Je ne suis quand même pas connu partout,  jusqu'en Chine !

Quoique...

Presque 10 heures en ce dernier jour d'été "officiel" - demain matin, ce sera l'automne.

RouXy a (enfin) daigné quitté la chaise de sa cuisine pour venir s'installer sur ma chaise.

Moi, Frimousse, je me suis mis sur le fauteuil dans le bureau de ma Maîtresse.

Tigri, lui, cherche sa place.

Domino serait si bien chez elle, si elle pouvait comprendre qu'elle peut revenir, que sa Maîtresse ne la grondera pas...